Depuis quelques années, nous entendons de plus en plus souvent parlé des experts dans le domaine des assurances. Parmi les différentes professions du secteur, celle d’expert d’assuré est encore peu connue. Elle est même souvent confondue avec l’expert d’assurance. L’un expertisera pour le compte des sinistrés alors que l’autre le fera au bénéfice des compagnies d’assurance. Cet expert privé est donc un professionnel indépendant, véritable défenseur de l’assuré. Il se place comme l’interlocuteur clé de l’ensemble des intervenants du processus d’indemnisation : les assurés, les assureurs, les experts compagnie, les experts tiers, les entreprises de réparation, etc. Distinguons ensemble les caractéristiques de ce métier et sa valeur ajoutée grandissante pour les sinistrés.
Comprendre l’expertise d’assuré après sinistre
L’expertise d’assuré concerne tous les sinistres pouvant toucher une habitation, un commerce ou une entreprise : dégât des eaux, incendie, explosion, tempête, catastrophe naturelle, inondation, heurt, bris de vitre, vandalisme, propagation de champignons (mérule), sécheresse, perte d’exploitation, … Tout particulier ou professionnel, qu’il soit locataire ou propriétaire, peut mandater cet expert indépendant.
On retrouve l’expert d’assuré sous différentes appellations : expert après sinistre, contre-expert ou encore expert-incendie. Peu importe les termes utilisés, ces titres regroupent le même concept : la défense des sinistrés.
Ce contre-expert aura pour fonction d’épauler et de conseiller ses clients en réalisant toutes les démarches nécessaires aux règlements des sinistres. Plus rapidement l’expert d’assuré en assurance sera appelé, mieux, il pourra faire valoir les intérêts du sinistré, parer aux mesures de précaution, éviter les tentatives d’abus de l’assureur et maximiser l’indemnisation en négociation.
Faire appel à un expert d’assuré permet d’établir une équité entre les 2 parties. Un maintien du dialogue dans une démarche à l’amiable est nécessaire pour venir à bout des différents pourparlers. Le recours à ce type d’expertise évite ainsi les litiges et la voie sans issu menant aux tribunaux. Pour résumer, il permet en fin de compte de maintenir des tractations ouvertes et cordiales entre l’indemniseur et le demandeur.
Comment se déroule l’assistance d’un expert d’assuré ?
L’expert d’assuré prendra connaissance des éléments déclencheurs du sinistre. Il attachera également de l’importance aux circonstances dans lesquelles l’événement s’est produit. Pour effectuer une contre-expertise qualitative, cet expert procédera en différentes étapes :
- Analyse des contrats (conditions générales et modalités contractuelles)
- État de perte (constatation des dégâts)
- Évaluation des préjudices
- Montage du dossier (récolte des preuves et des divers documents de chiffrage)
- Rédaction des rapports (élaboration du procès-verbal)
- Négociation des indemnités
- Suivi de paiement de l’indemnisation
- Clôture du processus auprès de l’assurance
Dans un souci de transparence, un bon expert-sinistre veillera à expliquer clairement à son client ses droits et ses responsabilités, ainsi que les actions qui seront menées dans le but d’un dénouement final favorable.
L’expert d’assuré et le sinistré établissent, en toute indépendance, le dossier de réclamation avec l’estimation des pertes subies. Le montant des indemnités réclamé se basera sur les dégâts, le coût des remises en état à venir, le coût des mesures de précautions (location de déshumidificateur, de sécurisation, …), les privations de jouissance, les mises en conformité, les honoraires des bureaux d’étude, les honoraires d’expert, etc.
Les négociations finales (débats contradictoires) avec l’assureur se déroulent, bien entendu, en présence de l’expert d’assuré. Grâce à son expert indépendant, l’assuré ne se retrouve pas seul face à son assurance pour défendre son dossier. Via une stratégie de défense élaborée en amont, il défendra chacune des demandes formulées en traitant d’égal à égal avec l’expert-compagnie. Il appartiendra au contre-expert de veiller à ce que l’indemnisation proposée soit la plus favorable possible.
L’expertise préalable : l’autre facette du métier d’expert d’assuré
Un expert d’assuré est, le plus souvent, missionné après qu’un sinistre soit survenu. Mais saviez-vous que de nombreux clients font appel à ses services pour des estimations anticipées : l’expertise préalable. Celle-ci est principalement menée au bénéfice des professionnels (entreprises, commerces, franchises, musées, …) afin de lister les biens mobiliers et immobiliers sur un ou plusieurs sites. Ce recensement peut être aussi fait pour des particuliers désirant expertiser leurs biens précieux (œuvres d’art, objets rares, collections, bijoux, meubles d’époque, …) : leur objectif étant de demander à leur compagnie d’assurance (ou à leur courtier) de disposer de couvertures et de primes d’assurance adaptée à la valeur du patrimoine.
Oui, mais comment se déroule une estimation préalable ? L’expert privé se rendra sur site et procèdera à l’inventaire du matériel et à une évaluation patrimoniale minutieuse. Il constituera ensuite un dossier officiel complet. En cas d’incendie ou de vol par exemple, ce rapport permettra au sinistré d’apporter les preuves de l’existence et de la valeur de sa réclamation d’indemnisation. Lors d’un sinistre, cette expertise préalable évitera l’application d’une règle proportionnelle qui a pour conséquence de réduire les montants indemnisés. Le patrimoine de l’assuré est ainsi toujours conservé.
Combien coûte une expertise privée ?
Arrive l’épineux sujet du prix ! Ne vous affolez, car même si cela a un coût, il est incontournable d’être accompagné dans les procédures administratives en assurance. L’investissement en vaut la peine pour ne pas finir lésé. Le plus souvent, un expert privé facturera son assistance en contre-expertise en prenant un pourcentage de l’indemnité négociée (entre 5 et 12%). Pour une expertise préalable, les bureaux d’expertise privilégient la tarification à l’heure (entre 80 et 150 €). Cette logique est utilisée par les principaux cabinets exerçant en Belgique (Bruxelles, Flandres & Wallonie), en France (métropolitaine & DOM-TOM) et au Luxembourg.
Information importante : un grand nombre de contrats et d’options souscrites permettent aux assurés d’obtenir une prise en charge (jusqu’à 100%) des honoraires de leur expert privé. Pour connaitre vos conditions de couverture, n’hésitez pas à faire une demande à votre enseigne d’assurance.
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