Le Maroc a récemment remporté le Championnat arabe virtuel de taekwondo, avec trois médailles d’or. Cela montre plus largement un attrait nouveau pour des compétitions qui rassemblent les pays arabes.
L’Égypte gagne le championnat arabe virtuel de taekwondo
Au total, l’Égypte a remporté 9 médailles lors du championnat arabe virtuel de taekwondo. Trois d’entre elles en or, une en argent, et cinq médailles de bronze ont été distribuées. C’est la Fédération royale marocaine de taekwondo qui avait organisé le concours : une première en Égypte. Une centaine de sportifs se sont affrontés pendant deux semaines, dans 16 catégories. Ils ont été encadrés par 20 arbitres, dont le professionnel de renom Youssef Ben Ali.
Au total, ce sont 15 pays qui se sont affrontés lors du championnat : la Tunisie, la Libye, le Soudan, l’Égypte, l’Algérie, les Émirats arabes unis, le Koweït, la Mauritanie, le Bahreïn, la Palestine, le Qatar, la Syrie, l’Arabie Saoudite et l’Irak. Cela montre l’enthousiasme pour ce type de compétition, et cela augure du bon pour la prochaine édition, qui devrait avoir lieu au cours de l’année 2021.
Vers d’autres compétitions entre pays arabes ?
Il faut noter que les compétitions entre pays arabes sont encore relativement peu nombreuses. Mais cela pourrait changer, si on en croit le succès de celles qui existent déjà. La principale est bien sûr la Coupe arabe des clubs champions de football, qui a été créé dès 1982. Trente-deux équipes s’affrontent chaque année dans ce championnat, qui n’est cependant pas reconnu par la FIFA. Mais son succès incontestable montre que les habitants des pays arabes suivent particulièrement ces compétitions qui ont une dimension plus régionale.
De manière notable, la Coupe arabe des clubs champions de basket-ball a précédé celle de football, puisqu’elle existe depuis 1978. Mais elle ne prendra vraiment son envol qu’à partir de 1987, lors d’une deuxième édition à Alger. La dernière compétition a eu lieu à Salé au Maroc, en 2019. Il faut se tourner vers le handball pour trouver un des championnats les plus anciens : la Coupe arabe des clubs champions masculins de handball existe en effet depuis 1977.
Alors quels seront les prochains sports à bénéficier d’un championnat arabe ? L’arrivée du taekwondo nous donne un indice : ce sont les arts martiaux, qui jusque-là étaient peu représentés en Afrique du Nord, qui pourraient bien se développer. Les sports auto et l’industrie automobile au sens large pourraient également se démocratiser, à l’instar du Championnat des Émirats arabes unis de Formule 4, qui existe seulement depuis 2016.
Une industrie à créer
L’arrivée de nouvelles compétitions ne signifie pas simplement plus de championnats. C’est toute l’industrie du sport qui pourrait également se développer. En 2017, un colloque de la Ligue clubiste, en partenariat avec l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), avait conclut que l’investissement dans le sport était un des enjeux stratégiques de l’Afrique du Nord. Cela permettait tout d’abord d’employer des dizaines de milliers de personnes – pour comparaison le secteur emploie près de 2 millions de personnes en France. On mentionnera également les revenus publicitaires, qui sont très importants et qui soutiennent toute l’économie du sport.
Cela permettrait également de développer des activités annexes. Un site comme Arabian Betting, qui rassemble les meilleurs sites de paris sportifs, pourrait ainsi étoffer son offre. Cela permettrait aux utilisateurs arabophones d’avoir un endroit sûr pour parier sur les coupes locales, avec de nouvelles ligues qui seraient progressivement intégrées. Par ailleurs, le développement de l’industrie du sport serait vecteur de transformation au niveau local, avec l’ouverture de clubs dans les agglomérations plus réduites.
Le développement de championnats arabes, à l’instar de ce qui se fait pour le taekwondo, n’aurait donc que des avantages pour les pays arabes. Il y a donc fort à parier pour que la transition se fasse naturellement et qu’on voit prochainement de nouvelles ligues fleurir.
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